Crinières

Tirages numériques
Plastifiés, contrecollés sur aluminium
96 cm / 81cm
2009
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CRINIÈRES
Texte de Cynthia Brésolin

Avec la série « Crinières », Claire Soubrier renoue et raffraîchit le portrait de tradition tout en intégrant les codes postmodernes de la performance figeant le corps en action dans le processus de création.

Echos lointains aux peintures flamandes, le traitement du clair-obscur radical contraste avec un rouge vif, où la perle de Vermeer, enrubanée dans une crinière-colerette de doigts, se reflète dans l’éclat multiple d’ongles joyaux. Claire Soubrier met en scène un individu lambda à partir duquel s’hybride une hyper-humanité dentelée : dans une multiplicité identitaire trouble, rayonne en effet un kaléidoscope de doigts anoblis par un vernis ambigüe, dentelle solaire austèrement fanstasque, réverbérant une bouche pop/monochrome. Crinière griffée, les mains se font fraise aristocratique dans le souci d’une toilette mettant en exergue un visage au cou absent. Pourtant, en s’éloignant un temps de l’instantané, en dilatant la temporalité même du cliché, le portrait-crinière se déploie dans toute son envergure, se dévoilant sous toutes ses coutures.

Cette divine comédie contemporaine s’allégorise ainsi dans une séance photo durant laquelle l’individu devient partie intégrante d’une cour arborant un visage devenu, le temps d’une séance, personnage central – roi, reine.